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Khit Errouh ou Zerouf : l’histoire d’un bijou algérien emblématique

Diadème Khit Errouh algérien en or, composé de rosaces et pendeloques, porté en front lors des mariages traditionnels.

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Dans les ruelles pavées d'Alger, là où le parfum du jasmin flotte au rythme des youyous, un bijou scintille depuis des siècles, témoin silencieux de l'amour, de la transmission et de l'élégance : le Khit Errouh, ou Zerouf à Tlemcen. Son nom, poétique, signifie "le fil de l'âme" — un fil d'or, de mémoire et d'identité.

L'histoire d'une promesse

Une légende chuchotée de génération en génération raconte qu’un jeune homme, humble mais sincère, offrit à sa bien-aimée un collier trop court pour orner son cou. Le père de la jeune femme, touché par la pureté du geste, déposa le bijou sur le front de sa fille le jour de ses noces. Ainsi naquit le Khit Errouh, transformé par l’amour en symbole éternel.

Un chef‑d'œuvre d'artisanat

Composé de dix‑neuf chatons ciselés reliés par des anneaux formant des rosaces délicates, le Khit Errouh est orné de pendeloques appelées zerraref. Réalisé en or massif et souvent serti de pierres précieuses — diamants, rubis ou émeraudes — il magnifie la mariée, couronnant son front d’une aura majestueuse. À Tlemcen, il est parfois porté en couches superposées, enrichissant la tenue traditionnelle, notamment la chedda.

Un patrimoine qui rayonne

En 2012, l'UNESCO a inscrit ce bijou au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, saluant son importance dans les rituels de mariage et sa valeur symbolique dans l’imaginaire collectif algérien. Aux côtés du kaftan et de la chedda, il incarne le raffinement d’un art de vivre ancestral.

Symbolique et transmission

Bien plus qu’un simple ornement, le Zerouf est perçu comme un talisman protecteur, un lien invisible entre les générations. Offert dans la dot ou confectionné pour le trousseau, il est souvent transmis de mère en fille. Certaines familles détiennent des pièces anciennes dont la valeur dépasse celle de l’or : elles sont riches de souvenirs, d’histoires et de secrets murmurés à travers le temps.

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Modernité et authenticité

Aujourd’hui encore, des artisans perpétuent ce savoir‑faire, adaptant les formes et les matières sans jamais trahir l’essence de ce joyau. Dans les mariages, il continue d’orner les fronts des jeunes femmes, porté avec fierté et émotion. Cependant, avec les tenues traditionnelles riches en broderies et en détails, le Khit Errouh peut parfois paraître trop chargé. Il convient alors de penser l’ensemble avec subtilité, pour ne pas diluer sa puissance évocatrice.

Un trésor vivant

Le Khit Errouh n’est pas seulement un bijou, c’est une page d’histoire posée sur la peau, un serment d’élégance que l’Algérie continue de faire briller à travers le monde.





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