Je traîne souvent dans un tiroir, entre un élastique tordu et une vieille barrette cassée. Mais dès que la lune est pleine, que l’huile d’olive coule et que la patience est au rendez-vous… je suis de retour, prêt à lisser sans chaleur, sans chichi, mais avec amour.
Je me déploie sur les cheveux comme un serpent bienveillant, enroulé à la main d’une mère, d’une sœur ou d’une copine bavarde. J’entends tout, tu sais. Les potins, les confidences sur le crush du moment, les soupirs de fatigue et les rêves en chuchoté.
Je suis le brushing ancestral, le lisseur 100% écolo, le ruban de la transmission. J’ai voyagé de Tlemcen à Paris, de Constantine à Montréal, caché dans une valise entre un pot de rassoul et une boîte de makrout. On m’oublie parfois, mais je reviens toujours. Comme un souvenir d’enfance qui sent la fleur d’oranger.
Alors la prochaine fois que tu me déroules et que tu souris devant ton miroir… souviens-toi que je suis plus qu’un bout de tissu. Je suis un héritage, un rituel, une poésie en spirale.
Et toi, ton kardoune, il est orange ou noir ?