C’est cette actualité qui a motivé la rédaction de notre article : il y a quelques jours à peine, l’influenceuse Ahlam Amouri a été placée sous contrôle judiciaire par le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité du tribunal de Dar El-Beida. Elle est poursuivie pour diffusion de fausses informations et atteinte à l’intérêt national, après avoir partagé une vidéo polémique publiée par sa co-épouse, dans laquelle cette dernière prétendait entretenir des liens privilégiés avec des procureurs de la capitale. Bien que les accusations soient graves, Ahlam Amouri a échappé à la détention provisoire, mais reste contrainte de se présenter régulièrement devant la justice dans l’attente de son procès.
Dounia Staifia, influenceuse populaire sur TikTok, a été condamnée en mars 2025 à cinq ans de prison ferme, assortis d'une amende de 10 millions de centimes. Les chefs d'accusation incluent la diffusion de contenus jugés immoraux, l'incitation à la débauche et la prostitution, ainsi que l'atteinte à l'ordre public. Elle a également été privée de ses droits civiques, politiques et familiaux, une mesure exceptionnelle soulignant la sévérité de la sanction.
Mouna Limam, autre figure influente des réseaux sociaux, a été condamnée en août 2024 à 18 mois de prison ferme pour possession et trafic de substances psychotropes. Arrêtée à l'aéroport d'Alger avec des comprimés hallucinogènes et du cannabis, elle a reconnu consommer régulièrement ces substances. Le 14 novembre 2024, la Cour d’Alger a réduit la peine en appel à un an de condamnation ferme.
Wahida Guerroudj, ancienne Miss Afrique du Nord et influenceuse suivie par plus de 700 000 abonnés sur Instagram et maman d’une petite fille, a été condamnée en mars 2025 à trois ans de prison ferme et à une amende de 500 000 dinars. Cette condamnation fait suite à la diffusion d'une vidéo où elle apparaît en train d'agresser et de retenir contre son gré un jeune homme, suscitant une vive réaction sur les réseaux sociaux et entraînant son arrestation pour séquestration, violences et diffamation.
L’influenceuse Hana Beauty a été condamnée à trois ans de prison ferme pour une affaire aussi inattendue que grave : elle aurait tenté de piéger une rivale en dissimulant des substances psychotropes dans son véhicule avant de la dénoncer aux autorités. Ce scénario, digne d’un thriller, illustre les dérives croissantes du milieu des influenceurs en Algérie. Dans un climat de méfiance et de répression accrue, cette affaire relance le débat sur les limites de l’influence numérique, la responsabilité des créateurs de contenu, et la puissance de l’opinion publique à l’ère des réseaux sociaux.
Après avoir été incarcérée en 2022 dans le cadre de l’affaire “Future Gate” liée à une arnaque aux faux visas étudiants, l’influenceuse et chanteuse Numidia Lezoul avait vu sa carrière brutalement stoppée. Accusée à tort, puis blanchie, elle a passé plusieurs mois en détention avant d’être libérée et réhabilitée. Aujourd’hui, cette épreuve semble loin derrière elle. Revenue sur le devant de la scène avec plus de force, elle enchaîne les projets artistiques et collaborations de haut niveau, prouvant que sa chute n’était qu’un détour. Pour Numidia, la prison est une page tournée et sa carrière est plus florissante que jamais.
La sévérité des peines infligées aux influenceuses suscite un débat au sein de la société algérienne. Certains y voient une nécessaire régulation des contenus en ligne pour préserver les valeurs traditionnelles, tandis que d'autres dénoncent une atteinte à la liberté d'expression et une instrumentalisation de la justice pour museler les voix critiques. Cette situation reflète les tensions entre modernité et conservatisme, et pose la question de l'avenir des libertés individuelles dans le pays.
Passer par la case prison n’est jamais anodin, mais pour une femme, et plus encore pour une personnalité publique ou une mère, l’impact psychologique peut être dévastateur. Enfermées du jour au lendemain, coupées de leurs enfants, de leur communauté et de leur image, ces femmes vivent une forme de double peine : la privation de liberté et l’effondrement de leur identité sociale. L’humiliation, le regard de la société, la solitude carcérale, et la peur de perdre la garde de leurs enfants ou leur place dans la sphère publique laissent souvent des séquelles profondes. Pour beaucoup, la prison n’est pas seulement un lieu d’enfermement, mais une fracture intime difficile à panser.
Malgré leur notoriété et leur influence sur les réseaux sociaux, ces femmes ne sont pas à l’abri des limites imposées par un gouvernement algérien de plus en plus intransigeant. Dans un contexte où la liberté d’expression est étroitement surveillée, l’influence digitale ne protège plus contre la rigueur de la loi. Au contraire, elle semble parfois provoquer une réaction plus sévère, les autorités cherchant à faire de ces figures publiques des exemples dissuasifs. Cette dynamique révèle combien la visibilité médiatique peut rapidement se transformer en vulnérabilité politique.
S'agit-il d'une justice nécessaire ou d'un contrôle excessif des libertés numériques ? Vos avis comptent : partagez vos réflexions en commentaire et n'hésitez pas à diffuser cet article autour de vous pour nourrir le débat.
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